Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/254

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— Quoi ?… Quoi ?… râlèrent les deux malheureux.

— Je porterais des lunettes bleues et je me mettrais du coton dans les oreilles.

— Oui ! oui ! oui ! des lunettes bleues et du coton !… répétèrent les deux hommes, et ils tendaient les mains comme des mendiants.

— Je n’en ai pas sur moi !… fit gravement le professeur Dédé… et tout à coup il s’écria :

— Attention ! Attention ! Écoutez ! des pas !… C’est peut-être lui, la petite terrible lanterne sourde d’une main, et le cher petit perce-oreille de l’autre… Ah ! Ah !… Pas un sou !… je ne donnerais pas un sou de votre existence terrestre à tous les deux, ma parole !… Non !… Non !… C’est encore un coup raté !… une délivrance ratée !… Vous ferez comme les autres !… Vous ne reviendrez jamais !… jamais !…

En effet, des pas descendaient… On marchait maintenant juste au-dessus de leurs têtes. Les pas allaient vers la trappe…

Patard et Lalouette s’étaient relevés, avaient fui vers la porte du petit escalier, redressés par une suprême énergie, une dernière volonté de vivre. La voix de l’autre les poursuivait : jamais !… je ne les reverrai plus !… (Ils ne reviendront plus jamais ! )