Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/266

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C’est mon fils unique !… On me le prendrait !… On me l’enfermerait !… On me le volerait !… Vous n’avez qu’à parler pour qu’on me vole mon fils !… tas de voleurs d’enfants !

Et il pleura !… Il pleura !…

M. Hippolyte Patard et M. Lalouette le regardaient, immobiles, foudroyés par cette révélation. Ce qu’ils venaient d’entendre et la sincérité de ce désespoir leur expliquaient le singulier et douloureux mystère de l’homme à travers les barreaux.

Mais les trois morts ?…

M. Patard posa une main timide sur l’épaule du grand Loustalot dont les larmes ne tarissaient pas…

— Nous ne dirons rien ! déclara M. le secrétaire perpétuel, mais avant nous, il y a eu trois hommes qui, eux aussi, avaient promis de ne rien dire… et qui sont morts.

Loustalot se leva, étendit les bras comme s’il voulait étreindre toute la douleur du monde.

— Ils sont morts ! les malheureux !… Croyez-vous donc que je n’en aie pas été plus épouvanté que vous ?… Le destin semblait se faire mon complice !… Ils sont morts parce qu’ils ne se portaient pas bien ! Qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ?