Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/282

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mais, très agité, M. le secrétaire perpétuel ne répondit pas. Le message dans les mains, il errait dans la pièce comme s’il ne savait plus ce qu’il faisait. Tout à coup, il se décida, fit sauter les cachets et déploya un assez volumineux cahier, en tête duquel il lut : « Ceci est ma confession. »

M. Lalouette le regardait lire, ne comprenant rien au prodigieux émoi qui s’emparait de M. Patard, au fur et à mesure que celui-ci tournait les pages du mystérieux dossier. La figure de l’honorable académicien perdait peu à peu cette belle couleur jaune par laquelle elle avait accoutumé de traduire les émotions funestes de ce cœur dévoué à la plus glorieuse des institutions. M. Patard était maintenant plus pâle que le marbre qui devait, un jour, par-delà le trépas, commémorer ses traits immortels, sur le seuil de la salle du Dictionnaire.

Et M. Lalouette vit soudain M. Patard qui jetait, d’un geste délibéré, tout le dossier au feu.

Après quoi, le dit Patard, ayant assisté, immobile, à son petit incendie, se dirigea vers son complice et lui tendit la main :

— Sans rancune, monsieur Lalouette, lui dit-il, nous ne nous disputerons plus. C’est vous