Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/297

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— Et quel malheur voulez-vous qu’il nous arrive ? fis-je.

— Est-ce qu’on sait, avec cet homme du diable ! grogna Makoko.

— Oh ! moi, j’aime mieux voir le diable que d’attraper un rhume de cerveau, déclarai-je en éclatant de rire.

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Mais quel rire avais-je là ! quel rire frénétique sortait de ma bouche ouverte toute grande, toute grande…

Je m’étais arrêté de rire, que la montagne riait encore. Oui, l’écho me renvoyait l’éclat de ma vaine gaieté avec une insistance qui nous énerva.

Quand elle aura fini ! dit Makoko à la montagne.

Il fallait nous décider, prendre un parti. Allan et moi, aidés des éléments, eûmes enfin raison des hésitations de Mathis et de Makoko, auxquels nous reprochions leur couardise. Nous dûmes hâter le pas pour arriver sur le plateau avant que la nuée ne nous eût ensevelis tout à fait et quand nous frappâmes à la porte de la gentilhommière, il n’y avait plus au-dessus du brouillard que quatre têtes sans corps qui attendaient qu’on voulût bien leur ouvrir.