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Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/309

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— Il est muet de naissance, répond l’hôte, après une courte hésitation, comme si ce sujet de conversation ne lui plaisait point.

Mais j’insiste.

— Son père était muet ? Sa mère peut-être ?

— Sa mère… et la mère de sa mère, fait rudement le gentilhomme… et la mère de la mère de sa mère.

— Vous avez été le maître de l’arrière-grand’-mère de Mystère ?

— Oui, Monsieur. Et c’était une bête fidèle qui m’aimait bien… Une bête de garde surprenante… ajouta l’hôte en marquant soudain une émotion qui m’étonna.

— Et elle était muette aussi, de naissance ?

— Non, monsieur… Non, elle n’était point muette, mais elle l’est devenue une nuit qu’elle avait trop aboyé !… Eh bien ! la mère Appenzel ! Le souper est-il prêt ?…

La vieille servante entrait avec une soupière fumante dont elle était fort embarrassée à cause de son bâton. Allan courut à son secours.

— Messieurs, si vous voulez me faire l’honneur de vous asseoir à ma table…

Le souper est excellent. Nous avons tous une faim de loup. Allan et moi, dévorons tout de suite tout ce qui tombe charitablement dans