Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/333

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Et je partis à rire, en effet… Aussi, comme je riais, le père Appenzel entra dans ma chambre. Il faut que vous sachiez que mon hallucination, comme vous dites, m’avait tellement ému que j’avais dû garder le lit. Le père Appenzel m’apportait quelque tisane. Il me dit : « Monsieur, il se passe une chose incroyable ! votre chienne est devenue muette ! Elle aboie en silence !

— Oh ! je sais, je sais ! m’écriai-je. Elle ne doit retrouver la voix que lorsqu’il reviendra !…

Qui ?… Qui avait prononcé ces mots ?… Moi ?… Vraiment ! oui, c’était moi !… Le père Appenzel me regarda stupéfait et épouvanté, car il paraît que, dans ce moment-là, mes cheveux se dressaient sur ma tête. Mes yeux allaient, malgré moi, à l’armoire. Le père Appenzel, aussi inquiet, aussi agité que moi, me dit encore :

— Quand j’ai trouvé monsieur, ce matin, sur le carreau, l’armoire était penchée comme elle l’est en ce moment et la porte ouverte. J’ai refermé la porte, mais je n’ai pu redresser l’armoire. Elle retombe toujours !

Je priai le père Appenzel de me laisser. Une fois seul, je suis descendu de mon lit, je suis allé à l’armoire, je l’ai ouverte. Ah ! mon émo-