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Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/339

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X


L’homme s’arrêta. Sa tête était retombée sur sa poitrine. Il semblait parti pour quelque rêve affreux qui l’éloignait tout à fait de nous. Nous n’existions plus pour lui. Quelques minutes s’écoulèrent ainsi, dans un pesant silence.

— Et qu’avez-vous fait ? demanda Makoko.

— Oui, fit Mathis. Comment, après cette horrible révélation, avez-vous pu vivre ? Comment avez-vous vécu ?

Notre hôte nous regarda, désespérément.

— Messieurs, dit-il, j’avais été élevé en chrétien. Ma famille était très croyante et ma mère était une sainte. Les quelques années de désordre de ma première jeunesse d’homme n’avaient pas réussi à étouffer en moi tout sentiment religieux. Je n’avais plus qu’une terreur, quand j’examinais mon épouvantable situation,