Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/48

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— Monsieur le secrétaire perpétuel, dit-il, je n’ai jamais menti de ma vie et ce n’est pas à mon âge que je commencerai. Pas plus tard qu’hier, avant la séance solennelle, je vous ai vu embrasser le manche de votre parapluie !…

M. Hippolyte Patard bondit et l’on eut toutes les peines du monde à l’empêcher de se livrer à des voies de fait sur la personne du vieil égyptologue. Il criait :

— Mon parapluie… Mon parapluie !… D’abord, je vous défends de parler de mon parapluie !…

Mais M. de La Beyssière le fit taire en lui montrant, d’un geste tragique, le « Fauteuil hanté » :

— Puisque vous n’êtes pas fétichiste, asseyez-vous donc dessus, si vous l’osez !…

L’assemblée qui était en rumeur fut du coup immobilisée. Tous les yeux allaient maintenant du fauteuil à M. Hippolyte Patard, et de M. Hippolyte Patard au fauteuil.

M. Hippolyte Patard déclara :

— Je m’assiérai si je veux ! Je n’ai d’ordres à recevoir de personne !… D’abord, messieurs, permettez-moi de vous faire remarquer que l’heure d’ouvrir le scrutin est sonnée depuis cinq minutes…