Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Et il fera son compliment… devant tout le monde ?

— Certainement.

— Comme les deux autres ?

— Comme les deux autres… il le faut bien !

Mais ici la voix de M. le secrétaire perpétuel n’était plus rude du tout… Elle tremblait même un peu.

— Eh bien, vous êtes des assassins ! fit la Babette, tranquillement, avec un grand signe de croix, et elle continua :

— … Mais je ne laisserai pas assassiner M. Latouche, et je le sauverai malgré lui… malgré ce que j’ai juré… Monsieur le Perpétuel, asseyez-vous… je vais tout vous dire.

Et elle se jeta à genoux sur le carreau.

— J’ai juré sur mon salut, et je manque à mon serment… Mais le bon Dieu qui lit dans mon cœur me pardonnera. Voilà exactement ce qui est arrivé…

M. Patard écoutait avidement la Babette, en regardant vaguement, par le volet entrouvert, dans la rue… Il vit que le vielleux était revenu et qu’il levait ses yeux papillotants en l’air fixant quelque chose au-dessus de la tête de M. Patard, vers le premier étage de la maison. M. Patard tressaillit. Toutefois, il resta assez