des moments où les plus calmes… ah ! l’entêtement des femmes est terrible !… Asseyez-vous donc, Monsieur…
Et Martin Latouche présenta à M. Patard un fauteuil qui tournait son dossier à Babette, et lui-même tourna le dos à Babette. On allait essayer d’oublier qu’elle était là, puisqu’elle ne voulait pas s’en aller.
— Monsieur, fit la Babette tout à coup, après ce que vous venez de faire, je peux m’attendre à tout et vous allez peut-être me tuer. Mais j’ai tout dit à M. le Perpétuel.
Martin Latouche se retourna d’un seul coup. À ce moment, sa tête était entièrement dans l’ombre et M. Hippolyte Patard ne put lire sur ce visage obscur les sentiments qui l’animaient mais la main de l’homme, qui s’appuyait sur la table, tremblait. Et Martin Latouche fut quelques secondes sans pouvoir prononcer une parole. Enfin, dominant son émoi, il prononça, d’une voix altérée :
— Qu’est-ce que vous avez dit à M. le secrétaire perpétuel, Babette ?
C’était la première fois qu’il disait « vous » à la vieille gouvernante, devant M. Patard. Celui-ci le remarqua, comme un signe certain de la gravité de la situation.