Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/85

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— J’ai dit que MM. Mortimar et d’Aulnay étaient venus trouver Monsieur ici, qu’ils s’étaient enfermés avec Monsieur dans le petit bureau, avant d’aller mourir en faisant des compliments à l’Académie.

— Vous aviez juré de vous taire, Babette.

— Oui, mais je n’ai parlé que pour sauver Monsieur… car si je n’y prenais garde, Monsieur irait mourir là-bas comme les autres.

— Bien, fit la voix cassée de Martin Latouche. Et qu’est-ce que vous avez encore dit à M. le secrétaire perpétuel ?

— Je lui ai dit ce que j’avais entendu en écoutant derrière la porte du petit bureau.

— Babette ! écoute-moi bien ! reprit Martin Latouche qui cessa dans l’instant de dire « vous » à la gouvernante pour la tutoyer à nouveau, ce qui parut plus grave encore à M. Patard, — Babette, je ne t’ai jamais demandé ce que tu avais entendu derrière la porte… est-ce vrai ?…

— C’est vrai ! mon maître…

— Tu avais juré de l’oublier, et je ne t’ai pas questionnée, parce que je croyais la chose inutile ; mais puisque tu te souviens de ce que tu as entendu… tu vas me dire à moi ce que tu as dit à M. le secrétaire perpétuel.

— C’est trop juste, Monsieur, je lui ai dit