Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/94

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turellement ?… Il y a des moments où l’homme n’est pas plus raisonnable qu’un enfant, pensait M. Patard. Avait-il été ridicule avec la Babette et toute son histoire de vielleux !

Ah !… après tant d’émotions cruelles, ce fut un bon moment ! M. Patard s’attendrit sur le sort de ce vieux garçon de Martin Latouche qui subissait, comme tant d’autres, hélas ! la tyrannie de sa vieille servante…

— Ne me plaignez pas trop !… fit entendre celui-ci en ressortant son bon sourire… Si je n’avais pas la Babette, je serais depuis longtemps sur la paille avec mes manies !… Nous ne sommes pas riches, et j’ai fait de vraies bêtises, au commencement, pour ma collection !… Cette bonne Babette, elle est obligée de couper les sous en quatre ; elle se prive de tout pour moi !… Et elle me soigne comme une mère… Mais elle ne peut pas entendre la musique !…

Martin Latouche, ce disant, passa une main dévote sur ses chers instruments dont la pauvre âme endormie n’attendait que la caresse de ses doigts pour gémir avec leur maître…

— Alors, je les caresse tout doux !… tout doux !… si doux qu’il n’y a que nous à savoir que nous pleurons !… et puis, quelquefois…