Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ça, non ! m’écriai-je, avec une entière mauvaise foi, car je me doutais que Rouletabille se moquait de moi.

La vérité était que j’y avais bien pensé.

— Vous n’en avez pas encore fini avec Brignolles ? me demanda tristement M. Darzac. C’est un pauvre homme, mais c’est un brave homme.

— Je ne le crois pas, protestai-je.

Et je me rejetai dans mon coin. D’une façon générale, je n’étais pas très heureux dans mes conceptions personnelles auprès de Rouletabille, qui s’en amusait souvent. Mais, cette fois, nous devions avoir, quelques jours plus tard, la preuve que, si Brignolles ne cachait point une nouvelle transformation de Larsan, il n’en était pas moins un misérable. Et, à ce propos, Rouletabille et M. Darzac, en rendant hommage à ma clairvoyance, me firent leurs excuses. Mais n’anticipons pas. Si j’ai parlé de cet incident, c’est aussi pour montrer combien l’idée d’un Larsan dissimulé sous quelque figure de notre entourage, que nous connaissions peu, me hantait. Dame ! Ballmeyer avait si souvent prouvé, à ce point de vue, son talent, je dirai même son génie, que je croyais être dans la note en me méfiant de toutes, de tous. Je devais comprendre bientôt — et l’arrivée inopinée de Mr Arthur Rance fut pour beaucoup