Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans la modification de mes idées ― que Larsan avait, cette fois, changé de tactique. Loin de se dissimuler, le bandit s’exhibait maintenant, au moins à certains d’entre nous, avec une audace sans pareille. Qu’avait-il à craindre en ce pays ? Ce n’était ni M. Darzac, ni sa femme qui allaient le dénoncer ! ni, par conséquent, leurs amis. Son ostentation semblait avoir pour but de ruiner le bonheur des deux époux qui croyaient être à jamais débarrassés de lui ! Mais, en ce cas-là, une objection s’élevait. Pourquoi cette vengeance ! N’eût-il pas été plus vengé en se montrant avant le mariage ! Il l’aurait empêché ! Oui, mais il fallait se montrer à Paris ! Encore pouvions-nous nous arrêter à cette pensée que le danger d’une telle manifestation à Paris eût pu faire réfléchir Larsan ? Qui oserait l’affirmer ?

Mais écoutons Arthur Rance qui vient de nous rejoindre tous trois, dans notre compartiment. Arthur Rance, naturellement, ne sait rien de l’histoire de Bourg, rien de la réapparition de Larsan dans le train, et il vient nous apprendre une terrifiante nouvelle. Tout de même, si nous avons gardé quelque espoir d’avoir perdu Larsan sur la ligne de Culoz, il va falloir y renoncer. Arthur Rance, lui aussi, vient de se trouver en face de Larsan ! Et il est venu nous avertir, avant notre arrivée là-bas,