Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/141

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répondant à Arthur Rance, prenait de M. Darzac les soins les plus charmants, les plus tendres. Elle était pleine d’attention, le servant elle-même, avec un admirable et sérieux sourire, veillant à ce qu’il n’eût point la vue fatiguée par l’approche trop brusque d’une lumière. Robert la remerciait et semblait, je dois bien le constater, affreusement malheureux. Et j’étais bien obligé de me rappeler que le malencontreux Larsan était arrivé à temps pour rappeler à Mme Darzac qu’avant d’être Mme Darzac elle était Mme Jean Roussel-Ballmeyer-Larsan devant Dieu et même, au regard de certaines lois transatlantiques, devant les hommes.

Si le but de Larsan avait été, en se montrant, de porter un coup affreux à un bonheur qui n’était encore qu’en expectative, il avait pleinement réussi !… Et, peut-être, en historien exact de l’événement, devons-nous appuyer sur ce fait moral, grandement à l’honneur de Mathilde, que ce n’est point seulement l’état de désarroi où se trouvait son esprit à la suite de la réapparition de Larsan, qui l’incita à faire comprendre à Robert Darzac, le premier soir où ils se trouvèrent face à face ― enfin seuls ! ― dans l’appartement de la Tour Carrée, que cet appartement était assez vaste pour y loger séparément leurs deux désespoirs ; mais ce fut