Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/153

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saurais quel autre nom donner à cette réunion d’hommes effarés, réfugiés derrière les pierres de ce vieux château guerrier.

— Nous pouvons tranquillement délibérer ici, commença Rouletabille ; personne ne nous entendra et nous ne serons surpris par personne. Si l’on parvenait à franchir la première porte gardée par le père Jacques sans qu’il s’en aperçût, nous serions immédiatement avertis par l’avant-poste que j’ai établi au milieu même de la baille, dissimulé dans les ruines de la chapelle. Oui, j’ai placé là votre jardinier, Mattoni, Monsieur Rance. Je crois, à ce qu’on m’a dit, qu’on peut être sûr de cet homme ? Dites-moi, je vous prie, votre avis ?…

J’écoutais Rouletabille avec admiration. Mrs Edith avait raison. C’était vrai qu’il s’improvisait notre capitaine et voilà que, d’emblée, il prenait toutes dispositions susceptibles d’assurer la défense de la place. Certes ! j’imagine qu’il n’avait point envie de la rendre, à n’importe quel prix, et qu’il était parfaitement disposé à se faire sauter en notre compagnie, plutôt que de capituler. Ah ! le brave petit gouverneur de place que c’était là ! Et, en vérité, il fallait être tout à fait brave pour entreprendre de défendre le fort d’Hercule contre Larsan, plus brave que s’il se fût agi de mille assiégeants, comme il arriva à l’un des comtes