Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/169

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d’ajouter à une aussi prodigieuse et naturelle histoire quelque ornement imaginaire, s’y opposerait et me dirait mon fait, raide comme balle. Des intérêts trop considérables sont en jeu et le fait d’une telle publication doit entraîner de trop redoutables conséquences pour que je ne m’astreigne point à une narration sévère, un peu sèche et méthodique. Je renverrai donc ceux qui pourraient croire à quelque roman policier ― l’abominable mot a été prononcé ― au procès de Versailles. Mes Henri-Robert et André Hesse, qui plaidaient pour M. Robert Darzac, firent entendre là d’admirables plaidoiries qui ont été sténographiées et dont, certainement, ils ont dû conserver quelque copie. Enfin, il ne faut pas oublier que, bien avant que le destin ne mît aux prises Larsan-Ballmeyer et Joseph Rouletabille, l’élégant bandit avait donné une rude besogne aux chroniqueurs judiciaires. Nous n’avons qu’à ouvrir la Gazette des Tribunaux et à parcourir les comptes rendus des grands quotidiens, le jour où Ballmeyer fut condamné par la Cour d’assises de la Seine à dix ans de travaux forcés, pour être renseignés sur le type. Alors, on comprendra qu’il n’y a plus rien à inventer sur un homme quand on peut raconter une pareille histoire ; et ainsi le lecteur, connaissant désormais « son genre », c’est-à-dire sa façon d’opérer