Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/173

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Une confrontation épique a lieu dans le cabinet de M. Espierre, le juge d’instruction chargé de l’affaire.

— Voyons, mon cher Furet, dit Ballmeyer au négociant ahuri, je suis désolé de vous accuser, mais vous devez la vérité à la justice. C’est une affaire qui ne tire pas à conséquence : avouez donc ! Vous avez eu besoin de quarante mille francs pour liquider une petite dette au Salon des courses, et vous les avez fait payer à votre maison. C’est vous qui avez téléphoné.

— Moi ! moi ! balbutiait M. Edmond Furet, anéanti.

— Avouez donc, vous savez bien qu’on a reconnu votre voix.

Le malheureux volé coucha bel et bien à Mazas pendant huit jours et la police fournit sur lui un rapport épouvantable ; si bien que M. Cruppi, alors avocat général, aujourd’hui ministre du Commerce, dut présenter à M. Furet les excuses de la justice. Quant à Rivard, il était condamné par contumace à vingt ans de travaux forcés !

On pourrait raconter vingt traits de ce genre sur Ballmeyer. En vérité, à ce moment-là, avant de s’adonner au drame, il jouait la comédie, et quelle comédie ! Il faut connaître tout au long l’histoire d’une de ses évasions.