Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/190

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vieux Bob, à son retour ! Enfin le prince Galitch lui avait avoué qu’il venait de découvrir « le plus vieux crâne de l’humanité » !

Mrs Edith n’avait pas plutôt prononcé cette phrase que toute la gaieté du vieux Bob s’écroula ; une fureur souveraine se répandit sur ses traits ravagés et il cria :

— Ça n’est pas vrai !… Le plus vieux crâne de l’humanité, il est au vieux Bob ! c’est le crâne du vieux Bob !

Et il hurla :

— Mattoni ! Mattoni ; fais apporter ma malle, ici !… ici !…

Justement Mattoni traversait la Cour de Charles le Téméraire avec le bagage du vieux Bob sur son dos. Il obéit au professeur et apporta la malle devant nous. Sur quoi le vieux Bob, prenant son trousseau de clefs, se jeta à genoux et ouvrit la caisse. De cette caisse, qui contenait des effets et du linge pliés avec beaucoup d’ordre, il sortit un carton à chapeau et, de ce carton à chapeau, il sortit un crâne qu’il déposa au milieu de la table, parmi nos tasses à café.

— Le plus vieux crâne de l’humanité, dit-il, le voilà !… C’est le crâne du vieux Bob !… Regardez-le !… C’est lui ! Le vieux Bob ne sort jamais sans son crâne !…

Et il le prit et se mit à le caresser, les yeux