Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/191

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brillants et ses lèvres épaisses écartées à nouveau par le rire. Si vous voulez bien vous représenter que le vieux Bob savait imparfaitement le français et le prononçait mi à l’anglaise, mi à l’espagnole ― il parlait parfaitement l’espagnol ― vous voyez et vous entendez la scène ! Rouletabille et moi, nous n’en pouvions plus et nous nous tenions les côtes de rire. D’autant mieux que, dans ses discours, le vieux Bob s’interrompait lui-même de rire pour nous demander quel était l’objet de notre gaieté. Sa colère eut auprès de nous plus de succès encore, et il n’est pas jusqu’à Mme  Darzac qui ne s’essuyât les yeux, parce que, en vérité, le vieux Bob était drôle à faire pleurer avec son plus vieux crâne de l’humanité. Je pus constater à cette heure où nous prenions le café qu’un crâne de deux cent mille ans n’est point effrayant à voir, surtout si, comme celui-là, il a toutes ses dents.

Soudain le vieux Bob devint sérieux. Il éleva le crâne dans la main droite et, l’index de la main gauche appuyé au front de l’ancêtre :

— Lorsqu’on regarde le crâne par le haut, on note une forme pentagonale très nette, qui est due au développement notable des bosses pariétales et à la saillie de l’écaille de l’occipital ! La grande largeur de la face tient au