Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/195

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j’avais tort, car elle me parut extraordinairement intéressante dès le premier coup d’œil que j’y portai. Mon ami de Paris qui, sur ma prière, m’avait déjà renseigné sur Brignolles m’apprenait que ledit Brignolles avait quitté Paris la veille au soir pour le Midi. Il avait pris le train de dix heures trente-cinq minutes du soir. Mon ami me disait qu’il avait des raisons de croire que Brignolles avait pris un billet pour Nice.

Qu’est-ce que Brignolles venait faire à Nice ? C’est une question que je me posai et que, dans un sot accès d’amour-propre, que j’ai bien regretté depuis, je ne soumis point à Rouletabille. Celui-ci s’était si bien moqué de moi lorsque je lui avais montré la première dépêche m’annonçant que Brignolles n’avait point quitté Paris, que je résolus de ne point lui faire part de celle qui m’affirmait son départ. Puisque Brignolles avait si peu d’importance pour lui, je n’aurais garde de « l’excéder » avec Brignolles ! Et je gardai Brignolles pour moi tout seul ! Si bien que, prenant mon air le plus indifférent, je rejoignis Rouletabille dans la Cour de Charles le Téméraire. Il était en train de consolider avec des barres de fer la lourde planche de chêne circulaire qui fermait l’ouverture du puits, et il me démontra que, même si le puits communi-