Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dépêche. Avant de la lire, je le félicitai sur sa bonne mine. Comme nous tous, il avait cependant passé une nuit blanche ; mais il m’expliqua que le plaisir de voir enfin sa maîtresse heureuse le rajeunissait de dix ans. Puis il tenta de me demander les motifs de la veille étrange qu’on lui avait imposée et le pourquoi de tous les événements qui se poursuivaient au château depuis l’arrivée de Rouletabille et des précautions exceptionnelles qui avaient été prises pour en défendre l’entrée à tout étranger. Il ajouta même que, si cet affreux Larsan n’était point mort, il serait porté à croire qu’on redoutait son retour. Je lui répondis que ce n’était point le moment de raisonner et que, s’il était un brave homme, il devait, comme tous les autres serviteurs, observer la consigne en soldat, sans essayer d’y rien comprendre ni surtout de la discuter. Il me salua et s’éloigna en hochant la tête. Cet homme était évidemment très intrigué et il ne me déplaisait point que, puisqu’il avait la surveillance de la porte Nord, il songeât à Larsan. Lui aussi avait failli être victime de Larsan ; il ne l’avait pas oublié. Il s’en tiendrait mieux sur ses gardes.

Je ne me pressais point d’ouvrir cette dépêche que le père Jacques m’avait apportée et