Aller au contenu

Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/208

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et allai sous la poterne, dans la salle dite par nous du conseil de guerre, relever de sa garde Rouletabille. Je n’eus point le temps de lui poser la moindre question, car M. Darzac arriva sur ces entrefaites, nous annonçant qu’il avait à nous dire des choses fort importantes. Nous lui demandâmes avec anxiété de quoi il s’agissait, et il nous répondit qu’il voulait quitter le fort d’Hercule avec Mme Darzac. Cette déclaration nous laissa d’abord muets de surprise, le jeune reporter et moi. Je fus le premier à dissuader M. Darzac de commettre une pareille imprudence. Rouletabille demanda froidement à M. Darzac la raison qui l’avait soudain déterminé à ce départ. Il nous renseigna en nous rapportant une scène qui s’était passée la veille au soir au château, et nous saisîmes, en effet, combien la situation des Darzac devenait difficile au fort d’Hercule. L’affaire tenait en une phrase : « Mrs Edith avait eu une attaque de nerfs ! » Nous comprîmes immédiatement à propos de quoi, car il ne faisait pas de doute pour Rouletabille et pour moi que la jalousie de Mrs Edith allait chaque heure grandissante et qu’elle supportait de plus en plus avec impatience les attentions de son mari pour Mme Darzac. Les bruits de la dernière querelle qu’elle avait cherchée à Mr Rance avaient traversé, la nuit dernière, les murs pour-