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Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/209

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tant épais de la Louve, et M. Darzac, qui passait tranquillement dans la baille accomplissant, à son tour, son service de surveillance et faisant sa ronde, avait été touché par quelques échos de cette effroyable colère.

Rouletabille tint, en cette circonstance, comme toujours, à M. Darzac, le langage de la raison. Il lui accorda en principe que son séjour et celui de Mme Darzac au fort d’Hercule devaient être, le plus possible, abrégés ; mais aussi il lui fit entendre qu’il y allait de leur sécurité à tous deux que leur départ ne fût point trop précipité. Une nouvelle lutte était engagée entre eux et Larsan. S’ils s’en allaient, Larsan saurait toujours bien les rejoindre, et dans un pays et dans un moment où ils l’attendraient le moins. Ici, ils étaient prévenus, ils étaient sur leurs gardes, car ils savaient. À l’étranger, ils se trouveraient à la merci de tout ce qui les entourerait, car ils n’auraient point les remparts du fort d’Hercule pour les défendre. Certes ! cette situation ne pourrait se prolonger, mais Rouletabille demandait encore huit jours, pas un de plus, pas un de moins. « Huit jours, leur dit Colomb, et je vous donne un monde », Rouletabille eût volontiers dit : « Huit jours, et dans huit jours je vous livre Larsan. » Il ne le disait pas, mais on sentait bien qu’il le pensait.