Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/218

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parable. Les feuilles de palmier nous couvraient d’une ombre propice ; mais, hors de cette ombre l’embrasement de la terre et des cieux était tel que nos yeux n’en auraient pu supporter l’éclat si nous n’avions tous pris la précaution de mettre ces binocles noirs dont j’ai parlé au début de ce chapitre.

À ce déjeuner se trouvaient : M. Stangerson, Mathilde, le vieux Bob, M. Darzac, Mr Arthur Rance, Mrs Edith, Rouletabille, le prince Galitch et moi. Rouletabille tournait le dos à la mer, s’occupant fort peu des convives, et était placé de telle sorte qu’il pouvait surveiller tout ce qui se passait dans toute l’étendue du château fort. Les domestiques étaient à leurs postes ; le père Jacques à la grille d’entrée, Mattoni à la poterne du jardinier et les Bernier dans la Tour Carrée, devant la porte de l’appartement de M. et de Mme Darzac.

Le début du repas fut assez silencieux. Nous étions presque inquiétants à contempler, autour de cette table, muets, penchant les uns vers les autres nos vitres noires derrière lesquelles il était aussi impossible d’apercevoir nos prunelles que nos pensées.

Le prince Galitch parla le premier.

Il fut tout à fait aimable avec Rouletabille et, comme il essayait un compliment sur la renommée du reporter, celui-ci le bouscula un