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Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/22

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parce que j’estimais qu’il fallait le rendre responsable de l’accident. M. Darzac voulut en connaître la raison ; mais je ne sus que répondre et il se mit à rire. M. Darzac finit de rire cependant lorsque le docteur lui eut dit qu’il aurait pu perdre la vue et que c’était miracle qu’il en fût quitte à si bon compte.

L’inquiétude que me causait Brignolles était, sans doute, ridicule, et les accidents ne se reproduisirent plus. Tout de même, j’étais si extraordinairement prévenu contre lui que, dans le fond de moi-même, je ne lui pardonnai pas que la santé de M. Darzac ne s’améliorât point. Au début de l’hiver, M. Darzac toussa, si bien que je le suppliai, et que nous le suppliâmes tous, de demander un congé et de s’aller reposer dans le Midi. Les docteurs lui conseillèrent San-Remo. Il y fut et, huit jours après, il nous écrivait qu’il se sentait beaucoup mieux ; il lui semblait qu’on lui avait, depuis qu’il était arrivé dans ce pays, enlevé un poids de dessus la poitrine !… « Je respire !… je respire !… nous disait-il. Quand je suis parti de Paris, j’étouffais ! » Cette lettre de M. Darzac me donna beaucoup à réfléchir et je n’hésitai point à faire part de mes réflexions à Rouletabille. Or celui-ci voulut bien s’étonner avec moi de ce que M. Darzac était si mal quand il se trouvait auprès de Brignolles, et si bien