Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/23

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quand il en était éloigné… Cette impression était si forte chez moi, tout particulièrement, que je n’eusse point permis à Brignolles de s’absenter. Ma foi non ! S’il avait quitté Paris, j’aurais été capable de le suivre ! Mais il ne s’en alla point ; au contraire. Les Stangerson ne l’eurent jamais plus près d’eux. Sous prétexte de demander des nouvelles de M. Darzac, il était tout le temps fourré chez M. Stangerson. Il parvint une fois à voir Mlle Stangerson, mais j’avais fait à la fiancée de M. Darzac un tel portrait du préparateur de physique, que je réussis à l’en dégoûter pour toujours, ce dont je me félicitai dans mon for intérieur.

M. Darzac resta quatre mois à San-Remo et nous revint presque entièrement rétabli. Ses yeux, cependant, étaient encore faibles et il était dans la nécessité d’en prendre le plus grand soin. Rouletabille et moi avions décidé de surveiller le Brignolles, mais nous fûmes satisfaits d’apprendre que le mariage allait avoir lieu presque aussitôt et que M. Darzac emmènerait sa femme, dans un long voyage, loin de Paris et… loin de Brignolles.

À son retour de San-Remo, M. Darzac m’avait demandé :

— Eh bien, où en êtes-vous avec ce pauvre Brignolles ? Êtes-vous revenu sur son compte ?

— Ma foi non ! avais-je répondu.