Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/228

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vous ne voyez plus rien ! Énumérez sans voir ! Énumérez-les tous !

— Il y a d’abord vous et moi, fis-je, comprenant enfin où il voulait en venir.

— Très bien.

— Ni vous, ni moi, continuai-je, ne sommes Larsan.

— Pourquoi ?

— Pourquoi ?… Eh ! dites-le donc !… Il faut que vous me disiez pourquoi ! J’admets, moi, que je ne suis pas Larsan, j’en suis sûr, puisque je suis Rouletabille ; mais, vis-à-vis de Rouletabille, me direz-vous pourquoi vous n’êtes pas Larsan ?

— Parce que vous l’auriez bien vu !…

— Malheureux ! hurla Rouletabille, en s’enfonçant avec plus de force les poings dans les yeux ! je n’ai plus d’yeux… je ne peux pas vous voir !… Si Jarry, de la brigade des jeux, n’avait pas vu s’asseoir à la banque de Trouville le comte de Maupas, il aurait juré, par la seule vertu du raisonnement, que l’homme qui prenait alors les cartes était Ballmeyer ! Si Noblet, de la brigade des garnis, ne s’était trouvé face à face, un soir, chez la Troyon, avec un homme qu’il reconnut pour être le vicomte Drouet d’Eslon, il aurait juré que l’homme qu’il venait arrêter et qu’il n’arrêta pas parce qu’il l’avait vu, était Ballmeyer ! Si