Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/247

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son esprit, il revint avec moi dans la Cour du Téméraire, cependant que, derrière nous, le père Bernier riait encore des pommes de terre répandues.

Mme  Darzac se montra un instant à la fenêtre de la chambre occupée par son père, au premier étage de la Louve.

La chaleur était devenue insupportable. Nous étions menacés d’un violent orage et nous aurions voulu qu’il éclatât tout de suite…

Ah ! l’orage nous soulagerait beaucoup… La mer a la tranquillité lourde et épaisse d’une nappe oléagineuse. Ah ! la mer est pesante, et l’air est pesant, et nos poitrines sont pesantes. Il n’y a de léger sur la terre et dans les cieux que le vieux Bob qui est réapparu sur le bord de la Barma Grande et qui s’agite encore. On dirait qu’il danse. Non, il fait un discours. À qui ! Nous nous penchons sur le parapet pour voir. Il y a évidemment quelqu’un sur la grève à qui le vieux Bob tient des propos préhistoriques. Mais des feuilles de palmier nous cachent l’auditoire du vieux Bob. Enfin l’auditoire remue et s’avance ; il s’approche du professeur noir, comme l’appelle Rouletabille. Cet auditoire est composé de deux personnes : Mrs Edith… c’est bien elle, avec ses grâces languissantes, sa façon de s’appuyer sur le bras de son mari… Au bras de son mari ! Mais celui--