Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/259

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noire s’accrochait à moi dans la tempête :

— Où est-il ?… Où est-il ?

C’était Mme Darzac qui cherchait, elle aussi, Rouletabille. Un nouvel éclat de la foudre nous enveloppa. Rouletabille, dans un affreux délire, hurlait au tonnerre à se déchirer la gorge. Elle l’entendit. Elle le vit. Nous étions couverts d’eau, trempés par la pluie du ciel et par l’écume de la mer. La jupe de Mme Darzac claquait dans la nuit comme un drapeau noir et m’enveloppait les jambes. Je soutins la malheureuse, car je la sentais défaillir, et, alors, il arriva ceci que, dans ce vaste déchaînement des éléments, au cours de cette tempête, sous cette douche terrible, au sein de la mer rugissante, je sentis tout à coup son parfum, le doux et pénétrant et si mélancolique parfum de la Dame en noir !… Ah ! je comprends ! Je comprends comment Rouletabille, s’en est souvenu par delà les années… Oui, oui, c’est une odeur pleine de mélancolie, un parfum pour tristesse intime… Quelque chose comme le parfum isolé et discret et tout à fait personnel d’une plante abandonnée, qui eût été condamnée à fleurir pour elle toute seule, toute seule… Enfin ! c’est un parfum qui m’a donné de ces idées-là et que j’ai essayé d’analyser comme ça, plus tard… parce que Rouletabille m’en parlait toujours… Mais c’était un bien doux