Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/260

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et bien tyrannique parfum qui m’a comme enivré tout d’un coup là au milieu de cette bataille des eaux et du vent et de la foudre, tout d’un coup, quand je l’ai eu saisi. Parfum extraordinaire ! Ah ! extraordinaire, car j’avais passé vingt fois auprès de la Dame en noir sans découvrir ce que ce parfum avait d’extraordinaire, et il m’apparaissait dans un moment où les plus persistants parfums de la terre ― et même tous ceux qui font mal à la tête ― sont balayés comme une haleine de rose par le vent de mer. Je comprends que lorsqu’on l’avait, je ne dis pas senti, mais saisi (car enfin tant pis si je me vante, mais je suis persuadé que tout le monde ne pourrait à son gré comprendre le parfum de la Dame en noir, et il fallait certainement pour cela être très intelligent, et il est probable que, ce soir-là, je l’étais plus que les autres soirs, bien que, ce soir-là, je ne dusse rien comprendre à ce qui se passait autour de moi). Oui, quand on avait saisi une fois cette mélancolique et captivante, et adorablement désespérante odeur, ― eh bien, c’était pour la vie ! et le cœur devait en être embaumé, si c’était un cœur de fils comme celui de Rouletabille ; ou embrasé, si c’était un cœur d’amant, comme celui de M. Darzac ; ou empoisonné, si c’était un cœur de bandit, comme celui de Larsan… Non ! non, on ne devait plus