Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/270

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rester à la fenêtre, cloué sur place par l’horreur de ce cri. J’y étais encore quand la porte de la Tour Carrée s’ouvrit et quand, dans son cadre de lumière, apparut la forme de la Dame en noir ! Elle était toute droite et bien vivante, malgré le cri de la mort, mais son pâle et spectral visage reflétait une terreur indicible. Elle tendit les bras vers la nuit et la nuit lui jeta Rouletabille, et les bras de la Dame en noir se refermèrent et je n’entendis plus que des soupirs et des gémissements, et encore ces deux syllabes que la nuit répétait indéfiniment : « Maman ! Maman ! »

Je descendis à mon tour dans la cour, les tempes battantes, le cœur désordonné, les reins rompus. Ce que j’avais vu sur le seuil de la Tour Carrée ne me rassurait en aucune façon. C’est en vain que j’essayais de me raisonner : Eh ! quoi, au moment même où nous croyions tout perdu, tout, au contraire, n’était-il point retrouvé ? Le fils n’avait-il point retrouvé la mère ? La mère n’avait-elle point enfin retrouvé l’enfant ?… Mais pourquoi… pourquoi ce cri de mort quand elle était si vivante ? Pourquoi ce cri d’angoisse avant qu’elle apparût, debout, sur le seuil de la tour ?

Chose extraordinaire, il n’y avait personne dans la Cour du Téméraire quand je la traversai. Personne n’avait donc entendu le coup de