Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/293

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venant de l’appartement de Darzac qu’ils en restèrent saisis. C’étaient des meubles qu’on bousculait, des coups dans le mur. « Qu’est-ce qui se passe ? » fit la bonne femme, et aussitôt, on entendit la voix de Mme  Darzac qui appelait : « Au secours ! » Ce cri-là, nous ne l’avions pas entendu, nous autres, dans la chambre du Château Neuf. Le père Bernier, pendant que sa femme s’affalait, épouvantée, courut à la porte de la chambre de M. Darzac et la secoua en vain, criant qu’on lui ouvrît. La lutte continuait de l’autre côté, sur le plancher. Il entendit le halètement de deux hommes, et il reconnut la voix de Larsan, à un moment où ces mots furent prononcés : « Ce coup-ci, j’aurai ta peau ! » Puis il entendit M. Darzac qui appelait sa femme à son secours d’une voix étouffée, épuisée : « Mathilde ! Mathilde ! » Évidemment, il devait avoir le dessous dans un corps à corps avec Larsan quand, tout à coup, le coup de feu le sauva. Ce coup de revolver effraya moins le père Bernier que le cri qui l’accompagna. On eût pu penser que Mme  Darzac, qui avait poussé le cri, avait été mortellement frappée. Bernier ne s’expliquait point cela : l’attitude de Mme  Darzac. Pourquoi n’ouvrait-elle point au secours qu’il lui apportait ? Pourquoi ne tirait-elle pas les verrous ? Enfin, presque aussitôt après le coup de revolver, la