Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/314

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étaient à moitié tirés par terre et l’on voyait sur le linge la marque d’une main rouge. C’est dans tout cela que nous entrâmes, soutenant la Dame en noir qui paraissait prête à s’évanouir, pendant que Rouletabille lui disait de sa voix douce et suppliante : « Il le faut, maman ! Il le faut ! » Et il l’interrogea tout de suite après l’avoir déposée en quelque sorte sur un fauteuil que je venais de remettre sur ses pieds. Elle lui répondait par monosyllabes, par signes de tête ou par une désignation de la main. Et je voyais bien que, au fur et à mesure qu’elle répondait, Rouletabille était de plus en plus troublé, inquiet, effaré, visiblement ; il essayait de reconquérir tout le calme qui le fuyait et dont il avait plus que jamais besoin, mais il n’y parvenait guère. Il la tutoyait et l’appelait : « Maman ! Maman ! » tout le temps pour lui donner du courage… mais elle n’en avait plus ; elle lui tendit les bras et il s’y jeta ; ils s’embrassèrent à s’étouffer, et cela la ranima ; et, comme elle pleura tout à coup, elle fut un peu soulagée du poids terrible de toute cette horreur qui pesait sur elle. Je voulus faire un mouvement pour me retirer, mais ils me retinrent tous les deux et je compris qu’ils ne voulaient pas rester seuls dans la chambre rouge. Elle dit à voix basse :

Nous sommes délivrés