Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/315

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Rouletabille avait glissé à ses genoux et, tout de suite, de sa voix de prière : « Pour en être sûre, maman… sûre… il faut que tu me dises tout… tout ce qui s’est passé… tout ce que tu as vu… »

Alors, elle put enfin parler… Elle regarda du côté de la porte qui était close ; ses yeux se fixèrent avec une épouvante nouvelle sur les objets épars, sur le sang qui maculait les meubles et le plancher et elle raconta l’atroce scène à voix si basse que je dus m’approcher, me pencher sur elle pour l’entendre. De ses petites phrases hachées il ressortait qu’aussitôt arrivés dans la chambre M. Darzac avait poussé les verrous et s’était avancé droit vers la table-bureau, de telle sorte qu’il se trouvait juste au milieu de la pièce quand la chose arriva. La Dame en noir, elle, était un peu sur la gauche, se disposant à passer dans sa chambre. La pièce n’était éclairée que par une bougie, placée sur la table de nuit, à gauche, à portée de Mathilde. Et voici ce qu’il advint. Dans le silence de la pièce, il y eut un craquement, un craquement brusque de meuble qui leur fit dresser la tête à tous les deux, et regarder du même côté, pendant qu’une même angoisse leur faisait battre le cœur. Le craquement venait du placard. Et puis tout s’était tu. Ils se regardèrent sans oser se dire un