Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/329

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le fort d’Hercule, se rendre à l’évidence de l’exactitude de ces termes.

Et d’abord, l’attaque ? Comment l’attaque s’est-elle produite ? À quel moment ? Par quels travaux d’approche moraux ? Quelles mines, contre-mines, tranchées, chemins couverts, bretèches ― dans le domaine de la fortification intellectuelle ― ont servi l’assaillant et lui ont livré le château ? Oui, dans ces conditions, où est l’attaque ? Ah ! que de silence ! Et pourtant, il faut savoir ! Rouletabille l’a dit : il faut savoir ? Dans un siège aussi mystérieux, l’attaque dut être dans tout et dans rien ! L’assaillant se tait et l’assaut se livre sans clameur ; et l’ennemi s’approche des murailles en marchant sur ses bas. L’attaque ! Elle est peut-être dans tout ce qui se tait, mais elle est peut-être encore dans tout ce qui parle ! Elle est dans un mot, dans un soupir, dans un souffle ! Elle est dans un geste, car si elle peut être aussi dans tout ce qui se cache, elle peut être également dans tout ce qui se voit… dans tout ce qui se voit et que l’on ne voit pas !

Onze heures !… Où est Rouletabille ?… Son lit n’est pas défait… Je m’habille à la hâte et je trouve mon ami dans la baille. Il me prend sous le bras et m’entraîne dans la grande salle de la Louve. Là, je suis tout étonné de trouver,