Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/330

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bien qu’il ne soit pas encore l’heure de déjeuner, tant de monde réuni. M. et Mme  Darzac sont là. Il me semble que M. Arthur Rance a une attitude extraordinairement froide. Sa poignée de main est glacée. Aussitôt que nous sommes arrivés, Mrs Edith, du coin sombre où elle est nonchalamment étendue, nous salue de ces mots : « Ah ! voici Mr Rouletabille avec son ami Sainclair. Nous allons savoir ce qu’il veut ». À quoi Rouletabille répond en s’excusant de nous avoir tous fait venir à cette heure dans la Louve ; mais il a, affirme-t-il, une si grave communication à nous faire qu’il n’a pas voulu la retarder d’une seconde. Le ton qu’il a pris pour nous dire cela est si sérieux que Mrs Edith affecte de frissonner et simule une peur enfantine. Mais Rouletabille, que rien ne démonte, dit : « Attendez, Madame, pour frissonner, de savoir de quoi il s’agit. J’ai à vous faire part d’une nouvelle qui n’est point gaie ! » Nous nous regardons tous. Comme il a dit cela ! J’essaye de lire sur le visage de M. et Mme  Darzac leur « expression » du jour. Comment leur visage se tient-il depuis la nuit dernière ? Très bien, ma foi, très bien !… On n’est pas plus « fermé ». Mais qu’as-tu donc à nous dire, Rouletabille ? Parle ! Il prie ceux d’entre nous qui sont restés debout de s’as-