Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/336

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apprend cette affaire par d’autres que par nous, voyez notre situation ! Si nous nous dénonçons, nous faisons œuvre de justice, si nous nous cachons, nous sommes des malfaiteurs ! On pourra tout supposer…

À entendre Mr Rance, qui parlait en bégayant, tant il était ému de cette tragique révélation, on eût dit que c’était lui qui avait tué Frédéric Larsan… lui qui, déjà, en était accusé par la justice… lui qui était traîné en prison.

— Il faut tout dire ! Messieurs, il faut tout dire…

Mrs Edith ajouta :

— Je crois que mon mari a raison. Mais, avant de prendre une décision, il conviendrait de savoir comment les choses se sont passées.

Et elle s’adressa directement à M. et Mme Darzac. Mais ceux-ci étaient encore sous le coup de la surprise que leur avait procurée Rouletabille en parlant, Rouletabille qui, le matin même, devant moi, leur promettait le silence et nous engageait tous au silence ; aussi n’eurent-ils point une parole. Ils étaient comme en pierre dans leur fauteuil. Mr Arthur Rance répétait : « Pourquoi nous cacher ? Il faut tout dire ! »

Tout à coup, le reporter sembla prendre