Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/339

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c’était moins une conversation qu’une suite ou qu’un mélange d’interjections, d’indignations, de plaintes, de soupirs et de condoléances, aussi de demandes d’explications sur les conditions d’arrivée possible du « corps de trop », explications qui n’expliquaient rien et ne faisaient qu’augmenter la confusion générale. On parla aussi de l’horrible sortie du « corps de trop » dans le sac de pommes de terre et Mrs Edith, à ce propos, réédita l’expression de son admiration pour le gentleman héroïque qu’était M. Robert Darzac. Rouletabille, lui, ne daigna point laisser tomber un mot dans tout ce gâchis de paroles. Visiblement, il méprisait cette manifestation verbale du désarroi des esprits, manifestation qu’il supportait avec l’air d’un professeur qui accorde quelques minutes de récréation à des élèves qui ont été bien sages. C’était là un de ses airs qui ne me plaisaient pas et que je lui reprochais quelquefois, sans succès d’ailleurs, car Rouletabille a toujours pris les airs qu’il a voulus.

Enfin, il jugea sans doute que la récréation avait assez duré, car il demanda brusquement à Mrs Edith :

— Eh bien, Mrs Edith ! Pensez-vous toujours qu’il faille avertir la justice ?

— Je le pense plus que jamais, répondit-elle. Ce que nous serions impuissants à découvrir,