Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/338

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nuit épouvantable vous ont exténuée. Venez, je vous en prie, dans nos chambres, vous vous reposerez.

— Je vous demande bien pardon de vous retenir un instant encore, Mrs Edith, interrompit Rouletabille, mais ce qui me reste à dire vous intéresse particulièrement.

— Eh bien, dites, Monsieur, et ne nous faites pas languir ainsi.

Elle avait raison. Rouletabille le comprit-il ? Toujours est-il qu’il racheta la lenteur de ses prolégomènes par la rapidité, la netteté, le saisissant relief avec lequel il retraça les événements de la nuit. Jamais le problème du « corps de trop » dans la Tour Carrée ne devait nous apparaître avec plus de mystérieuse horreur ! Mrs Edith en était toute réellement (je dis réellement, ma foi) frissonnante. Quand à Arthur Rance, il avait mis le bout du bec de sa canne dans sa bouche et il répétait avec un flegme tout américain, mais avec une conviction impressionnante : « C’est une histoire du diable ! C’est une histoire du diable ! L’histoire du corps de trop est une histoire du diable !… »

Mais disant cela, il regardait le bout de la bottine de Mme Darzac qui dépassait un peu le bord de sa robe. À ce moment là seulement la conversation devint à peu près générale ; mais