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Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/346

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lequel se plaquaient les mèches de ses cheveux en désordre, reflétait une colère mêlée d’effroi qui nous fit craindre tout de suite quelque nouveau malheur. Enfin, il avait à la main une loque infâme qu’il jeta sur la table. Cette toile repoussante, maculée de larges taches d’un brun rougeâtre, n’était autre ― nous le devinâmes immédiatement en reculant d’horreur ― que le sac qui avait servi à emporter le corps de trop.

De sa voix rauque, avec des gestes farouches, Walter baragouinait déjà mille choses dans son incompréhensible anglais et nous nous demandions tous, à l’exception d’Arthur Rance et de Mrs Edith : « Qu’est-ce qu’il dit ?… Qu’est-ce qu’il dit ?… »

Et Arthur Rance l’interrompait de temps en temps, cependant que l’autre nous montrait des poings menaçants et regardait Robert Darzac avec des yeux de fou. Un instant, nous crûmes même qu’il allait s’élancer, mais un geste de Mrs Edith l’arrêta net. Et Arthur Rance traduisit pour nous :

— Il dit que, ce matin, il a remarqué des taches de sang dans la charrette anglaise et que Toby était très fatigué de sa course de nuit. Cela l’a intrigué tellement qu’il a résolu tout de suite d’en parler au vieux Bob ; mais il l’a cherché en vain. Alors, pris d’un sinistre pressentiment, il a suivi à la piste le voyage de