Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/347

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nuit de la charrette anglaise, ce qui lui était facile à cause de l’humidité du chemin et de l’écartement exceptionnel des roues ; c’est ainsi qu’il est parvenu jusqu’à une crevasse du vieux Castillon dans laquelle il est descendu, persuadé qu’il y trouverait le corps de son maître ; mais il n’en a rapporté que ce sac vide qui a peut-être contenu le cadavre du vieux Bob, et, maintenant, revenu en toute hâte dans une carriole de paysan, il réclame son maître, demande si on l’a vu et accuse Robert Darzac d’assassinat si on ne le lui montre pas…

Nous étions tous consternés. Mais, à notre grand étonnement, Mrs Edith reconquit la première son sang-froid. Elle calma Walter en quelques mots, lui promit qu’elle lui montrerait, tout à l’heure, son vieux Bob, en excellente santé, et le congédia. Et elle dit à Rouletabille :

— Vous avez vingt-quatre heures, Monsieur, pour que mon oncle revienne.

— Merci, Madame, fit Rouletabille ; mais s’il ne revient pas, c’est moi qui ai raison !

— Mais, enfin, où peut-il être ? s’écria-t-elle.

— Je ne pourrais point vous le dire, Madame, maintenant qu’il n’est plus dans le sac !

Mrs Edith lui jeta un regard foudroyant et nous quitta, suivie de son mari. Aussitôt, Robert Darzac nous montra toute sa stupéfaction de l’histoire du sac. Il avait jeté le sac dans l’abîme