Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/370

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infortune que d’être soupçonné d’être Larsan !

Soudain, je rejetai mes couvertures, je m’assis sur mon lit, et m’écriai :

— L’Australie !

Je venais de me souvenir d’un épisode dont j’ai parlé au commencement de ce récit. On se rappelle que, lors de l’accident du laboratoire, j’avais accompagné M. Robert Darzac chez le pharmacien. Or, dans le moment qu’on le soignait, comme il avait dû ôter sa jaquette, la manche de sa chemise, dans un faux mouvement, s’était relevée jusqu’au coude et y avait été arrêtée pendant toute la séance, ce qui m’avait permis de constater que M. Darzac avait, près de la saignée du bras droit une large « tache de naissance » dont les contours semblaient curieusement suivre le dessin géographique de l’Australie. Mentalement, pendant que le pharmacien opérait, je n’avais pu m’empêcher de placer, sur ce bras, aux endroits qu’elles occupent sur la carte, Melbourne, Sydney, Adélaïde ; et il y avait encore sous cette large tache une autre toute petite tache située dans les environs de la terre dite de Tasmanie.

Et quand, par hasard, plus tard, il m’était arrivé de penser à cet accident, à la séance chez le pharmacien et à la tache de naissance, j’avais toujours pensé aussi, par une liaison