Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/369

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tenant que dans le Château Neuf, car la Cour du Téméraire était déserte.

Je poussai avec précaution la porte, et entrai dans le Château Neuf. J’écoutai attentivement et sans faire le moindre mouvement au moins pendant cinq minutes… Rien !… je devais m’être trompé… Cependant je ne fis point craquer d’allumettes et, le plus silencieusement que je pus, je gravis l’escalier et gagnai ma chambre. Là, je m’enfermai et seulement respirai à l’aise…

Cette vision continuait cependant à m’inquiéter plus que je ne me l’avouais à moi-même, et, bien que je me fusse couché, je ne parvenais point à m’endormir. Enfin, sans que je pusse en suivre la raison, la vision de la silhouette et la pensée de Darzac-Larsan se mêlaient étrangement dans mon esprit déséquilibré…

Si bien que j’en étais arrivé à me dire : je ne serai tranquille que lorsque je me serai assuré que M. Darzac lui-même n’est pas Larsan ! Et je ne manquerai pas de le faire à la prochaine occasion.

Oui, mais comment ?… Lui tirer la barbe ?… Si je me trompe, il me prendra pour un fou ou il devinera ma pensée et elle ne sera point faite pour le consoler de tous les malheurs dont il gémit. Il ne manquerait plus à son