Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/402

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peut-être parmi nous l’auteur du crime, pour lui signifier toute son admiration. Il se relève.

— Et comment cela est-il arrivé ? fait-il, encourageant et goûtant déjà au plaisir d’avoir une bonne histoire bien criminelle. C’est incroyable ! ajouta-t-il, incroyable !… Depuis cinq ans que je suis delegato, on n’a assassiné personne ! M. le juge d’instruction…

Ici il s’arrête, mais nous finissons la phrase : « M. le juge d’instruction va être bien content ! » Il brosse de la main la poussière blanche qui couvre ses genoux, il s’éponge le front, il répète : « C’est incroyable ! » avec un accent du Midi qui double son allégresse. Mais il reconnaît, dans un nouveau personnage qui entre dans la cour, un docteur de Menton qui arrive justement pour continuer ses soins au vieux Bob.

— Ah ! docteur ! vous arrivez bien ! Examinez-moi cette blessure-là et dites-moi ce que vous pensez d’un pareil coup de couteau ! Surtout, autant que possible, ne changez pas le cadavre de place avant l’arrivée de M. le juge d’instruction.

Le docteur sonde la plaie et nous donne tous les détails techniques que nous pouvions désirer. Il n’y a point de doute. C’est là le beau coup de couteau qui pénètre de bas en haut, dans la région cardiaque et dont la pointe a