Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/403

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déchiré certainement un ventricule. Pendant ce colloque entre le delegato et le docteur, Rouletabille n’a point cessé de regarder Mrs Edith, qui a pris décidément mon bras, cherchant auprès de moi un refuge. Ses yeux fuient les yeux de Rouletabille qui l’hypnotisent, qui lui ordonnent de se taire. Or, je sais qu’elle est toute tremblante de la volonté de parler.

Sur la prière du delegato, nous sommes entrés tous dans la Tour Carrée. Nous nous sommes installés dans le salon du vieux Bob où va commencer l’enquête et où nous racontons chacun à tour de rôle ce que nous avons vu et entendu. La mère Bernier est interrogée la première. Mais on n’en tire rien. Elle déclare ne rien savoir. Elle était enfermée dans la chambre du vieux Bob, veillant le blessé, quand nous sommes entrés comme des fous. Elle était là depuis plus d’une heure, ayant laissé son mari dans la loge de la Tour Carrée, en train de travailler à tresser une corde ! Chose curieuse, je m’intéresse en ce moment moins à ce qui se passe sous mes yeux et à ce qui se dit qu’à ce que je ne vois pas et que j’attends… Mrs Edith va-t-elle parler ?… Elle regarde obstinément par la fenêtre ouverte. Un gendarme est resté auprès de ce cadavre sur la figure duquel on a posé un mouchoir. Mrs Edith,