Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/410

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confrontée avec l’objet fatal, d’où une conclusion scientifique s’imposa, celle de la blessure faite par l’objet. De là à l’accident, après l’argumentation de Rouletabille, il n’y avait qu’un pas. Les juges mirent six heures à le franchir. Six heures pendant lesquelles ils nous interrogèrent sans lassitude et sans résultat.

Quant à Mrs Edith et à votre serviteur, après quelques tracas inutiles et vaines inquisitions, pendant que les médecins soignaient le vieux Bob, nous nous assîmes dans le salon qui précédait sa chambre et d’où venaient de partir les magistrats. La porte de ce salon qui donnait sur le couloir de la Tour Carrée était restée ouverte. Par là, nous entendions les gémissements de la mère Bernier qui veillait le corps de son mari que l’on avait transporté dans la loge. Entre ce cadavre et ce blessé aussi inexplicables, ma foi, l’un que l’autre, en dépit des efforts de Rouletabille, notre situation, à Mrs Edith et à moi, était, il faut l’avouer, des plus pénibles, et tout l’effroi de ce que nous avions vu se doublait dans le tréfonds de nous-mêmes de l’épouvante de ce qui nous restait à voir. Mrs Edith me saisit tout à coup la main :

— Ne me quittez pas ! ne me quittez pas ! fit-elle, je n’ai plus que vous. Je ne sais où est le prince Galitch, et je n’ai point de nouvelles