Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/412

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l’humanité. Si les juges apprenaient que ce poignard de pierre appartient à votre oncle vieux Bob, qui pourrait prévoir où tout cela s’arrêterait !… S’ils savaient également que Bernier, en mourant, a accusé Larsan, l’histoire de l’accident deviendrait plus difficile !

Et j’appuyais sur ces derniers mots.

— Oh ! répliqua-t-elle avec violence. Votre ami a autant de bonnes raisons de se taire que moi ! Et je ne redoute qu’une chose, voyez-vous !… Oui, oui, je ne redoute qu’une chose…

— Quoi ? Quoi ?…

Elle s’était levée, fébrile…

— Je redoute qu’il n’ait sauvé mon oncle de la justice que pour mieux le perdre !…

— Pouvez-vous bien croire cela ? interrogeai-je sans conviction.

— Eh ! j’ai bien cru lire cela tout à l’heure dans les yeux de vos amis… Si j’étais sûre de ne m’être point trompée, j’aimerais encore mieux avoir affaire à la justice !…

Elle se calma un peu, parut rejeter une stupide hypothèse, et puis me dit :

— Enfin, il faut toujours être prêt à tout, et je saurai le défendre jusqu’à la mort !

Sur quoi, elle me montra un petit revolver qu’elle cachait sous sa robe.