Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/419

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au chevet de son époux qu’avait tué le plus vieux grattoir de l’humanité. Là, nous nous débarrassâmes de tous nos revolvers et nous fîmes le serment qu’exigeait Rouletabille. Mrs Edith, seule, fit des difficultés pour se défaire de l’arme que Rouletabille n’ignorait point qu’elle cachait sous ses vêtements. Mais sur les instances du reporter qui lui fit entendre que ce désarmement ne pouvait que la tranquilliser, elle finit par y consentir.

Rouletabille, reprenant alors le bras de la Dame en noir, revint, suivi de nous tous, dans le corridor ; mais, au lieu de se diriger vers l’appartement du vieux Bob, comme nous nous y attendions il alla tout droit à la porte qui donnait accès dans la chambre du corps de trop. Et, tirant la petite clef spéciale dont j’ai déjà parlé, il ouvrit cette porte.

Nous fûmes très étonnés, en pénétrant dans l’ancien appartement de M. et de Mme Darzac, de voir, sur la table-bureau de M. Darzac, la planche à dessin, le lavis auquel celui-ci avait travaillé aux côtés du vieux Bob, dans son cabinet de la Cour du Téméraire, et aussi le petit godet plein de peinture rouge, et, y trempant, le petit pinceau. Enfin, au milieu du bureau, se tenait, fort convenablement, reposant sur sa mâchoire ensanglantée, le plus vieux crâne de l’humanité.