Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/427

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si écrasant, que le rouge m’en monta au visage. Je me levai. Tous les yeux étaient maintenant tournés de mon côté, et, dans le même moment que je me rappelais la brutalité avec laquelle Rouletabille m’avait traité tout à l’heure devant M. Darzac, j’eus l’horrible sensation que tous les yeux qui étaient là me soupçonnaient, m’accusaient ! Oui, je me suis senti enveloppé de l’atroce pensée générale que je pouvais être Larsan !

Moi ! Larsan !

Je les regardais à tour de rôle. Rouletabille, lui-même, ne baissa pas les yeux quand les miens lui eurent dit la farouche protestation de tout mon être et mon indignation furibonde. La colère galopait dans mes veines en feu.

— Ah çà ! m’écriai-je… il faut en finir. Si le vieux Bob est écarté, si le prince Galitch est écarté, si le professeur Stangerson est écarté, il ne reste plus que nous, qui sommes enfermés dans cette salle, et si Larsan est parmi nous, montre-le donc, Rouletabille !

Et je répétai avec rage, car ce jeune homme avec ses yeux qui me perçaient me mettait hors de moi et de toute bonne éducation :

— Montre-le donc ! Nomme-le donc ! Te voilà aussi lent qu’à la cour d’assises !…

— N’avais-je point des raisons, à la cour